Là aussi, il faut distinguer les bijoux citadins des bijoux ruraux. Les bijoux citadins sont généralement en or finement ciselé de motifs, floraux pour la plupart, très légèrement creusés, rehaussés de pierres précieuses souvent en cabochon (émeraudes, diamants, grenats, rubis très clairs dits de « Fès »), ils peuvent atteindre une grande magnificence. Ils sont surtout utilisés pourles femmes. Le bijou pour celles-ci est un complément essentiel de leur tenue de fêtes. Les hommes, quant à eux, utilisent le plus souvent des bijoux en argent. Les bijoux ruraux, à la campagne, dans le Sud surtout, le goût pour la parure est très vif, et les bijoux berbères ont eux aussi leur somptuosité. Les plus beaux sont en argent, d’autres sont en bronze malgré cela ils gardent une grande noblesse. Ils sont d’une exceptionnelle pureté de lignes, avec leurs dessins géométriques et parfois quelques motifs floraux. La verroterie et la cire de couleur y remplacent souvent les gemmes et l’émail. Outre la bijouterie, le travail des métaux comporte essentiellement la ferronnerie (emploi du fer pour la réalisation notamment de grilles, de fenêtres, de balcons), le damasquinage (originaire de Syrie, incrustation dans le métal des fils lisses ou torsadés en cuivre, en argent et en or), la dinanderie (pièces emboutées), et le travail du maillechort (alliage de cuivre, de zinc et de nickel, dont l’éclat blanc rappelle celui de l’argent). Les métaux utilisés dans tous ces métiers sont l’argent, le cuivre et leurs dérivés.
La bijouterie en argent est surtout présente dans le sud, à Agadir, Taroudant, Tiznit, Goulimine, Laâyoune, et Essaouira où le métal se présente sous forme de boules ou de poudre. La dinanderie et la ferronnerie se trouvent dans les villes, particulièrement à Fès, où elles participent à l’architecture des grands édifices : palais, mosquées… On peut également voir les dinandiers à l’œuvre dans les souks où ils vendent plateaux, lanternes rehaussées de verre coloré et récipients divers qu’ils ont ciselés ou damasquinés.
Les motifs retrouvés sur les bijoux marocains sont inspirés par diverses influences culturelles qui coexistent au Maroc telles que l’orient, l’Afrique et l’Europe.