Le désert

Le désert du Maroc

Quand on parle de désert, on a en tête des images d’immenses dunes de sables, à perte de vue, de mirages, peut-être, et de « rien ». Ces grandes dunes colorées se trouvent peu au Maroc. Il existe deux ergs, le fameux erg Chebbi, à côté de Merzouga, et l’erg Chigaga, plus au sud, près de M’hamid. Si Chebbi est le plus haut et le plus étendu, Chigaga est plus isolé, puisqu’il faut compter environ 45 minutes de 4×4 pour l’atteindre, alors que Merzouga est réellement « au bord de la route ».

Aller dans les dunes, c’est accomplir un rêve. Que l’on soit sportif et randonneur, ou un peu moins sportif (mais quand même) et qu’on se laisse porter par l’amble de son dromadaire, on a l’impression d’être « dans une image ». En se roulant dans le sable pour dévaler les dunes, on se rejoue films et bandes dessinées, en se laissant aller au plaisir d’une descente rapide et sans danger.

Mais il existe beaucoup plus de déserts au Maroc, que ce soient les déserts de pierre qui entourent sans les absorber les oasis de la vallée du Drâa, les hauts plateaux de l’Atlas, quasiment vierges de toute végétation dépassant les vingt centimètres de haut, ou, plus au sud, les très grandes étendues du Sahara marocain, qui viennent lécher les plages de l’Atlantique.

Les paysages sont plus variés, toujours âpres, arides, souvent sombres, comme les sommets quasiment noirs du Djebel Saghro, ou notre oasis, juste à côté de Serdrar, où les fossiles enchâssés dans des schistes et des marbres noirs affleurent, tellement nombreux qu’on a l’impression de marcher sur une présentation dans un muséum d’histoire naturelle. Parcourir sous un soleil écrasant, un cagnard lourd de fin de printemps ces plaines où, quelques centaines de milliers d’années plus tôt, des bonites, des petits poissons frétillaient dans une mer maintenant disparue, c’est une expérience toute particulière, qui permet de toucher du doigt à quel point ce « rien » qu’est le désert signifie une disparition.

Là, dans cette Hamada du Drâa, aux temps préhistoriques, passaient des gazelles et des éléphants. Ce n’était peut-être pas une jungle luxuriante, mais c’était une région verte, riche, dont les habitants ont laissé des témoignages dans gravures rupestres.

Aujourd’hui, le fleuve Drâa va disparaître sous le sable, n’arrivant pas à couler librement jusqu’à l’Atlantique, absorbé par une terre assoiffée. Les oasis du Drâa sont une richesse. Elles parsèment la plus grande palmeraie du monde, ilots d’un vert luxuriant, presque agressif, planté le long du cours du fleuve, au sein d’un paysage jaune et rouge qui s’étend jusqu’à l’Atlas.

Et là, la montagne prend le relais, elle aussi de plus en plus sèche et aride, du fait de la main de l’homme. Les villageois ont peu à peu épuisé les forêts marocaines, pour leurs besoins quotidiens en bois de chauffage, pour la construction des enclos. Les chemins de nomadisme sont difficiles. Mais des paysages comme le cirque de Jaffar sont extraordinaires…

Aller à la rencontre du désert

Pour bien découvrir le désert marocain, il faut prendre son temps, comme disait un homme bleu en s’adressant à Nicols Hulot « vous, vous avez l’heure et nous on a le temps… ! » Il faut plus d’une excursion de quelques heures pour que le corps commence à se dessécher, ressentir les effets de l’aridité et de la poussière, pour que l’œil se fasse à la luminosité étincelante. Il faut passer quelques nuits, pour profiter pleinement d’un ciel rempli d’étoiles comme on ne le voit nulle part ailleurs. Et surtout, il faut quelques jours, pour que le « rien » du désert produise son effet.

Peu à peu, les petits détails qui vous entourent, une simple herbe toute modeste, un petit insecte qui vrombit quelques minutes, et que vous n’auriez jamais remarqué, prend une importance insoupçonnée. C’est cela l’effet magique du désert, de vous ouvrir au monde.

Après quelques jours dans le désert, quand on revient à l’oasis, ce qui pouvait passer aux yeux du touriste pour quelques brins d’herbe poussiéreux, une rigole boueuse, devient une prairie de printemps, et une rivière.

Les déserts préférés au Maroc

C’est d’abord cette Hamada du Drâa qui nous entoure, et tout particulièrement l’oasis naturelle de Serdrar et les dunes de Foum Tizza. C’est aussi, entre Tazzarine et Merzouga, le lit asséché du Gheris, une piste ensablée qui serpente entre de gros buissons d’acacias, comme un labyrinthe. Et enfin, c’est le majestueux Djebel Zireg, une énorme masse de schiste noir, tout en longueur, aux trois quarts recouverte d’un sable d’un orange soutenu. Le contraste des couleurs est saisissant, on se sent tout petit face à cette masse, plein de respect…

En pratique

Nos excursions :

Au départ de Marrakech il faut compter 4 jours pour vraiment aller dans le désert, et c’est un minimum. En deçà, on fait de la route pour passer deux ou trois heures dans des dunes.

La période d’été est plutôt à éviter, sauf si on aime particulièrement la chaleur. Cela semble évident, mais il fait très chaud dans le désert, l’été. Donc – surtout si vous voyagez avec des enfants – emportez beaucoup d’eau, et prévoyez des petits trajets.

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